Tour des glaciers de la Leisse, de la Sana, des Barmes de l'Ours
Carte IGN Top25 Haute Maurienne – Tignes – Val d'Isère 3633ET : plis A6-A5-A4-B4-B3-B2-C2-D2-C3-C4-C5-B6
Jour 1 : Val d'Isère – Refuge de la Leisse : dénivelé positif 1260 m, négatif 570 m – 6 h30 – 19 km
Jour 2 : La Leisse – Refuge du Plan du Lac : dénivelé négatif 550 m, positif 460 m – 4h – 11 km + Lac de Bellecombe : dénivelé 440 m – 1h30 – 5 km
Jour 3 : Plan du Lac – Lac Blanc – Coëtet : dénivelé 440 m – 3 h30 – 11 km
Jour 4 : Plan du Lac – Refuge de la Femma : dénivelé positif 300 m, négatif 200 m – 3 h30 – 11 km + AR marmottes : dénivelé 160 m – 4 km – 1 h30
Jour 5 : La Femma – Col de la Rocheure – Refuge de Fond des Fours : dénivelé positif 680 m, négatif 520 m – 4 h30 – 12 km
Jour 6 : Fond des Fours – Val d'Isère : dénivelé 780 m – 3 h – 13 km
Accès: Val d'Isère
Comme depuis plusieurs années, nous nous retrouvons avec un petit groupe d'amis pour une petite semaine montagnarde . Habituellement, nous la faisons en juin . Cette année nous gambaderons dans des couleurs automnales.
La météo n'annonce pas une semaine « folichonne » … mais comme le dit le célèbre dicton affiché dans certains refuges : « si tu écoutes la météo, tu ne prends pas ton sac à dos ! ». Alors c'est parti.
Jour 1
Une grande journée nous attend, nous avons donc passé la nuit dans un gîte au Chenal, histoire d'être très vite sur notre lieu de départ.
Il fait très beau . Nous entrons très vite dans le vif du sujet ! Du parking 1800 m, un court raidillon nous permet d'être rapidement sur les hauteurs de Val d'Isère. Le GR5 traverse la forêt des Etroits, passe sous les télésièges pour arriver en pente douce aux ruines du chalet de la Tovière. Nous continuons dans le vallon de la Tovière. Le sentier en balcon nous permet d'avoir une belle vue sur le lac de Chevril. Au pas de la Tovière 2252 m, nous plongeons rapidement sur Tignes 2086 m. Nous longeons le lac dont les rives sont aménagées en parcours sportif. Nous prenons un peu de hauteur, pour faire la pause pique-nique et se reposer un peu, car nous n'avons fait que la moitié du chemin.
Nous repartons par le GR 55 qui grimpe en direction du col de la Leisse . La vue sur les glaciers de la Grande Motte est splendide … on dirait une meringue … Dommage il y a encore ces remontées mécaniques qui pourrissent la vue . Le sentier chemine entre prairies et rochers .
Jeannette n'a pas « la pêche » depuis se matin et souffre dans la côte. A force de ténacité, et avec quelques petites pauses, elle arrive comme nous au col de la Leisse 2760 m.
On attaque la descente finale en longeant les jolis lacs des Nettes. André et Eddy cherchent le mythique génépi !
Le refuge de la Leisse 2487 m est en vue . Le sympatique couple de gardiens et leur petit « bout de chou » nous accueille et nous installe dans le dortoir.
Le bon et chaud repas et une bonne nuit de repos, malgré un groupe plutôt bruyant, nous redonnent le punch nécessaire pour poursuivre notre périple.
Jour 2
Les gardiens nous donnent la météo pour les jours suivants . La neige est prévue et le passage du col de la Rocheure à plus de 2900 m risque d'être laborieux ! On hésite … on part tout de même, quitte à faire demi-tour le lendemain, car pour l'instant le soleil est toujours présent.
Jeannette est en pleine forme ce matin. La journée s'annonce beaucoup plus cool. Le sentier descend en pente douce le long du torrent de la Leisse et traverse de belles prairies fleuries.
Le paysage nous offre une vue superbe sur la Grande Casse. Tout en douceur, nous nous retrouvons au Pont de Croé-vie 2099 m où nous abandonnons le GR55 qui continue sur le col de la Vanoise.
Par un sentier vallonné, nous passons aux abords du refuge d'Entre deux Eaux, pour arriver au pont de la Renaudière 2053 m, sous lequel coule le fougueux torrent de la Rocheure.
Une bonne côte nous conduit en vue du refuge du Plan du Lac . Les prés fleuris nous tendent les bras pour un pique-nique et une petite sieste pour les adeptes de ce « sport » !
Après ce réconfort, nous déposons nos sacs au refuge 2384 m. Il est beaucoup trop tôt pour ne rien faire. Nous repartons donc pour une balade dans les prairies vallonnées autour des petits lacs du Lait et de Bellecombe 2414 m.
Nous sommes face aux glaciers de l'Arpont, la Dent Parachée, la Grande Motte …. c'est magnifique . On ne s'en lasse pas.
La fraîcheur d'une soirée de septembre tombe, et à travers prés, on rejoint le refuge où nous attendent les sympathiques gardiens et leur fille Marie que nous avons connue petite.
Bon repas, bonne nuit sous une couette douillette et nous voilà prêts pour une nouvelle journée.
Jour 3
Le temps pourri annoncé est bien là cette fois-ci . Brouillard, pluie fine et glaciale au menu.
On se presse un peu moins, mais avec la tenue qui va bien : bonnet, gants, guêtres et poncho, on part pour la matinée, direction le lac Blanc 2246 m. Bien sûr la vue est réduite et les glaciers sont dans les nuages . Le lac niché dans un creux est superbe sous le ciel bleu … aujourd'hui il est gris comme son environnement . Nous cherchons à la jumelle, juste en face du lac , de l'autre côté de la vallée du Doron de Termignon, le refuge de l'Arpont où nous étions passés il y a quelques années .
Le ciel n'étant guère propice à du farniente, nous filons sur Coétët et remontons par le hameau plus ou moins en ruines de la Chavière et Plan du Lac.
Nous arrivons au refuge où une fête familiale bat son plein . Un couple d'octogénaires de la vallée, arrive dans une magnifique calèche . Leur famille leur ont fait cette sympathique surprise . Notre repas (bolino et rillettes) se fera aux sons de l'accordéon et des chansons anciennes .
Les gardiens nous ont donné un film, de quoi occuper un après midi où la pluie tombe drue maintenant . Un peu de lecture, quelques parties de cartes, et nous voilà au soir où nous partagerons (nous sommes seuls) avec les gardiens, les restes forts bons, de la fête.
Jour 4
Les gardiens de ce refuge n'ont pas pour habitude de donner la météo . Ils feront une exception pour nous .
Les sommets alentours sont blancs , mais le ciel semble se dégager rapidement …C'est superbe. On garde espoir pour la suite.
Nous prenons à droite, le sentier qui passe aux Soplats. On parcourt d'immenses prairies fleuries, pour arriver au pierrier du Trou du Chaudron 2420 m. Au dessus de nous les rochers de Lanserlia aux pointes acérées qui font penser à un château en ruine .
Après avoir traversé le torrent de Fontabert, le sentier descend à travers près jusqu'au large chemin qui mène au refuge de la Femma.
Nous longeons le tumultueux torrent de la Rocheure . La piste carrossable passe près de la petite chapelle St Jacques 2200 m. et se termine aux chalets de la Rocheure . La gardienne du refuge laisse sa voiture là et continue à pied avec les provisions dans son sac à dos. Sur les murs du chalet, 2 plaques commémoratives rappellent que la montagne n'est pas sans danger et qu'il faut être prudent.
Déjà, des cris stridents des marmottes retentissent un peu partout . Les sentinelles veillent et annoncent aux marmottons , qu'il y a un danger potentiel … nous !
A partir de là, nous flânons … il fait beau... les prés mordorés nous tendent les bras pour le pique-nique.
Chemin faisant, nous arrivons à la croix de la Fontaine Gaillarde 2323 m : on apperçoit le refuge … nous sommes presque arrivés. Pas très loin de nous, un renard … peureux. Dès qu'il nous voit, il s'enfuit vers le torrent.
Installation au refuge .
Comme il est encore tôt, nous grimpons sur les pentes des Barmes de l'ours où broute un troupeau de vaches . Bien sûr nous jouons à cache-cache avec les marmottes …
Nous passons la soirée avec Claire, la gardienne . Nous sommes seuls ce soir . C'est bien la première fois, d'habitude ce refuge est bien plein . L'annonce des intempéries a provoqué pas mal de désistements.
A travers les vitres du refuge, 2 yeux brillants nous observent … dès que nous nous approchons … le renard s'enfuit.
Jour 5
Un solide petit déjeuner nous attend . Notre sac sur le dos, nous revoilà partis pour une nouvelle journée.
Quelques nuages et du soleil … nous avons bien fait de suivre le dicton.
Le sentier grimpe régulièrement dans la pelouse alpine aux couleurs mordorées . On se retourne une dernière fois, pour voir le refuge et au loin les glaciers : beau spectacle .
Devant nous, planté sur un rocher, un chamois nous observe .
La pelouse fait place petit à petit aux cailloux et rochers. A notre droite la Pointe du Mean Martin saupoudrée de blanc et le glacier des Fours.
Nous arrivons au lac de la Rocheure sous le col du même nom 2911 m . Les sommets se reflètent dans l'eau. Le paysage est caillouteux et aride. Un immense cairn marque le sommet . Cà et là quelques névés subsistent.
Au sommet le spectacle est époustouflant. On a une vue à 360° .
Face au col, plusieurs chaînes de montagnes se succèdent, et notre regard va jusqu'au Mont Blanc . Les photos ne donnent qu'une vague idée du spectacle qui s'offre à nous.
On tente un petit coup de téléphone à nos familles qui doivent nous croire enfouis sous la neige . Val d'Isère est en vue … donc les ondes passent … un peu … c'est suffisant pour rassurer tout le monde !
Malgré le vent froid, nous restons un bon moment au col. Nous n'en croyons pas nos yeux … il y a encore de nombreuses fleurs … qui poussent dans pas grand chose d'autre que la pierraille : le miracle de la nature !
La provison de photos/souvenirs étant faite, nous basculons sur l'autre versant en direction du refuge du Fond des Fours . Et là c'est une autre histoire … une vague sente en balcon, étroite et verglacée passe dans la caillasse.
En contrebas de nombreux petits lacs … mais pour l'instant, il vaut mieux regarder où on met les pieds ! A un moment donné, je me retrouve bloquée sur une plaque de verglas et j'aurai bien besoin de la main secourable d'André pour me sortir de ce mauvais pas !
Nous descendons un peu plus bas, nous mettre à l'abri des rochers pour pique-niquer. Le vent passe sur les glaciers tout proches … il ne fait pas très chaud .
Nous continuons notre descente, traversons quelques névés, toujours dans un univers très minéral . Quel changement par rapport à la montée .
A notre arrivée au refuge, notre charmante hotesse est là pour nous accueillir .
Nous nous délestons de nos sacs et partons flâner au milieu de petites gorges, ruisseaux et des charmants petits lacs des Fours . Jeannette dont le genou n'a pas apprécié la descente, se prélasse au soleil.
Le soir, nous ne sommes pas très nombreux au refuge . C'est sympa, nous pouvons bavarder davantage avec la gardienne et un couple d'allemands.
Jour 6
Il fait beau, la brume monte de la vallée. Nous reprenons la descente dans la vallée, sévère par endroit, dans les rochers . Les genoux souffrent . Nous rencontrons encore quelques chamois et marmottes.
Arrivés au Manchet 2004 m, la pente s'adoucit et le chemin devient plus carrossable ! En face, le massif de la Grande Sassière ... au loin, des glaciers italiens.
Le sentier suit le ruisseau de la Calabourdane . On retrouve la prairie … les vaches …
et bientôt les immeubles de Val d'Isère . Nous traversons la station vide et glaciale .
Tout a une fin …
Mis à part une journée, nous avons bénéficié d'une belle semaine et malgré les difficultés rencontrées certains jours, nous avons vraiment traversé des paysages sublimes.